Essayez de faire des photos de qualité, celle ci ne permettent pas de voir correctement - quel médecin avez vous vu? dans quel centre ?
On a peut être voulu vous parler de [URL="http://www.regifax.fr/journaux/pdf/1/D210409.pdf"]Nodules Alopéciants Aseptiques du Scalp [/URL]ou NAAS
NODULES ALOPECIANTS ET ASEPTIQUES DU SCALP (NAAS) : UNE ENTITE A CONNAITRE
Cette entité clinique d’invidualisation récente a fait l’objet d’un poster aux dernières JDP (poster P25)1, prolongement d’une communication du Dr Sami Abdennader lors de la dernière journée de Sabouraud du 28 juin 2008, avant la publication d’un article dans Dermatology en 2009, déjà disponible online2. Les premiers cas ont été décrits par des auteurs japonais sous l’appellation « pseudokystes du scalp », en 1992 (Iwata T et al., 19 cas), 1996 (Shibagaki N. et al., 3 cas) et 2005 (Tsuruta D. et al., 4 cas)3. Un article français publié en 1998 dans les Nouvelles dermatogiques (Chevallier J.) rapportait 3 cas sous l’appellation « d’abcès non infectieux et alopéciques du cuir chevelu ». Cette entité est probablement méconnue, car possiblement confondue avec une cellulite disséquante du cuir chevelu a minima ou un kyste trichilemmal enflammé. Par ailleurs, les auteurs français du centre de santé Sabouraud de Paris préfèrent la dénomination NAAS, car l’image histologique de pseudokyste des auteurs japonais est inconstamment retrouvée. Les auteurs de Sabouraud rapportent 4 nouveaux cas dans leur poster des JDP, tout en soulignant qu’ils en ont colligé 18 cas en 13 ans, ce qui en fait à leurs yeux une affection rare mais non exceptionnelle. L’affection touche surtout l’adulte jeune (extrêmes de 12 à 38 ans), caucasien ou asiatique. Elle se caractérise par la présence d’un ou deux nodules du vertex ou de la région occipitale supérieure, le plus souvent asymptomatiques. Ces nodules sont rénitents à la palpation, non fluctuants. Leur surface est arrondie en dôme, avec en regard, à la surface du scalp, une alopécie inflammatoire non cicatricielle. Tout le reste du cuir chevelu est normal, «comme si un ou deux ilots étaient entourés d’une mer calme ». La ponction à l’aiguille est soit sèche, soit ramène un liquide citrin aseptique, car les cultures myco-bactériologiques sont stériles. L’histologie montre un granulome à cellules géantes multinucléées et un infiltrat inflammatoire dermique lympho-histiocytaire. L’image de pseudokyste est rarement retrouvée à la biopsie dans l’expérience des auteurs français. Le devenir des NAAS est encore mal connu : la régression spontanée, totale ou partielle, est possible, parfois précédée de l’émission spontanée de liquide citrin. Sur le plan thérapeutique, la doxycycline 100 mg/jour a la faveur des auteurs de Sabouraud en première intention, celle-ci semblant entrainer un affaissement des nodules et une repousse plus ou moins complète des cheveux, sans que la durée du traitement soit précisée. En cas d’échec des cyclines, l’injection intralésionnelle de corticoïdes ou l’isotrétinoïne per os ont été proposées, sans qu’on dispose d’études documentant leur efficacité. L’exérèse chirurgicale, qui semble préférée par les auteurs japonais, est plus agressive et ne tient pas compte de la possibilité de régression spontanée. Le diagnostic différentiel principal est représenté par la cellulite disséquante du cuir chevelu, caractérisée par des nodules fluctuants, à surface oblongue, siège d’une alopécie d’abord purement inflammatoire, mais assez rapidement cicatricielle. Dans le cadre de cette affection, le reste du scalp est très anormal, bosselé à cérébriforme. L’étiologie des NAAS est inconnue, il s’agit probablement d’une forme particulière de folliculite profonde, dans le spectre des nombreuses affections où une occlusion folliculaire est suspectée (cellulite disséquante, acné conglobata) ; le caractère non cicatriciel de l’alopécie étant probablement lié au fait que l’infiltrat granulomateux est situé sous la partie inférieure du follicule, sous le bulge, à l’instar de la pelade. Le centre Sabouraud de Paris est en train de réaliser une étude prospective sur cette entité mal connue…si vous en suspectez une…. Dr Rémi MAGHIA, Brive
1) P25 - Nodules alopéciants et aseptiques du scalp : 4 cas. S. Abdennader , P. Reygagne , M.-D. Vignon- Pennamen et al.
2) Abdennader, et al. Alopecic and aseptic nodules of the scalp. Dermatology 2009; 218:86 Published online: October 22, 2008.
3) Struts D, Hayashi A, Kobayashi H et al. Pseudocyst of the scalp. Dermatology 2005; 210: 333–335.
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Dr Philippe Abimelec, Dermatologue